Ce n’est pas que je manque d’inspiration, j’ai simplement envie de tester, d’expérimenter une sorte de jeu d’écriture. Ce « jeu » consiste en une « lecture-écriture » interactive. J’ai décidé de l’expérimenter avec cette « histoire » là, Project chaos (cliquez ici pour lire le "premier chapitre", le début), dont la suite n’est pas encore définitivement encrée. Vous avez ainsi possibilité d’influer sur le déroulement, le contenu, des détails. Non sur ce qui a déjà été écrit mais sur ce qui est à venir. A la fin de chaque futur passage, je mettrai le nom de la (des) personne(s) dont (les)l’idée(s) a (ont) été reprise(s), si elles le souhaitent. Pour soumettre une (des) idée(s) je vous invite à remplir le formulaire dédié (vous pouvez y accéder en cliquant ici). Il reprend certains détails en rapport avec la fin de ce second passage. Merci de votre attention :-)
* * *
« Du silence
Un jour je suis né...
Et...
Après quelques explosions
J'y suis retourné... »
Semblait vouloir dire les traces de la défunte activité du volcan…
En s’incrustant, en s’imprégnant, en « mourrant pour y revivre » sous une autre forme, la poussière d’encre fit ressortir une tranche d’histoire du lieu : suite à leurs "bourdes" répétitives, les lutins - qui s'étaient occupés de la plomberie, des tuyaux, de la chaufferie au fond du cratère - avaient été mis au chômage... Il faut dire aussi qu’il n’y avait plus de travail pour eux sur le lieu ; le plus gros des relents de l’enfer à réguler sur le site avait souillé la nature et il ne restait donc plus rien à contenir, plus rien avant des millénaires. Ceci expliquait le relatif calme. Relatif car, non loin du volcan, dans une masure collée à la forêt l’entourant, un homme vivait reclus, se cachait, aidé par le clan des fées Mérides…
« … Qu’est-ce que des fées Mérides ? » demanda l’auteur à sa plume.
« … Je t’en pose des questions ? » frémit la plume dans l’air.
« … Ben, j’y répondrai avec plaisir ! » rétorqua t-il avec ses doigts.
« … Laisse couler l’histoire et tu auras ta réponse… » conclut la plume qui s’imbiba des atomes d’encre pour s’ancrer à une nouvelle page…
Reprenons le cours de notre tranche d’histoire…
… Dans une pièce quasiment vide, l’homme était assis devant une vieille table de bois, il pouvait sembler se rapprocher de la cinquantaine avec quelques cheveux grisonnants, des joues légèrement fripées, des profondes rides montant légèrement vers le haut comme si il avait fait trop de clins d’œil, un nez pouvant être qualifié de pif, des petites oreilles aux lobes légèrement pointus, un cou musclé, des épaules larges couverts de « vêtements communs », « communs » pour des êtres d’une autre dimension. Non que l’homme n’était pas terrien, il n’était juste pas « humain », pas de notre dimension…
Mais ce n’est pas uniquement pour cela que les fées Mérides l’aidaient à se cacher en voilant son existence, le rendaient plus ou moins invisible à tous, toutes dimensions confondues. Si par le pouvoir qui leur est conféré ces fées peuvent à loisir vous inclure au cycle de la ronde ou vous en extraire, un peu comme si elles avaient le pouvoir de décider du contenu de l’histoire, du calendrier de la terre, elles prennent leurs ordres « d’en haut » et avaient pour mission de protéger cet être, ce qui passait par le « cacher ». Seule la fondue, la sorte de dématérialisation de la bulle a pu faire la « lumière » dessus...
L’homme posa sa plume, ramena ses bras recouverts de rien sur le bord de la table, se leva d’un bond, et dans sa tenue composée de « vêtements communs » qui ne sont autre que sa nudité, sa tenue d’Adam, il contempla un instant la lettre qu’il venait d’écrire. Elle était destinée à ses protecteurs, au conseil de la féerie, il leur exprimait toute sa gratitude pour leur relative aide tout en leur demandant de lui permettre de retourner d’où il venait afin qu’il agisse d’une manière ou d’une autre, quitte à se mettre en danger…
Il hocha la tête en la mirant, comme pour se conforter dans l’idée qu’il prenait la bonne décision. Pouvait-il en être autrement ? Vivre seul en laissant son peuple se faire massacrer sous prétexte que de toute façon tout était perdu ? Il savait que le mage de son royaume avait voulu protéger ses intérêts en l’envoyant ici. Il l’avait accepté au début, dans le fol espoir que la nouvelle de sa disparition ferait cesser les agissements de la sorcière qui avait juré sa perte suite à la « disparition » de quelques plantes rares qui avaient malencontreusement finies leur destin dans le ventre du fidèle destrier du souverain. Mais les dernières nouvelles n’étaient pas bonnes : cette créature « rancunière » avait levé une armée de nains tristus fernus, des clones, des clones uniquement du corps des nains droliticus fernus, car l’âme des tristus est pervertie, leur unique raison d’être est de faire du mal sans forcement faire rire…
Une fée Méride rentra dans la pièce, se posa sur son épaule et coupa ses songeries.
« Que le grand auréolé me fasse liquéfier ou pousser des cornes sur le champ si je ne le suis… euh, à la réflexion non, mais je veux essayer ! » répondit l’homme d’une voix presque éteinte, la gorgée nouée.
« Je dois dire que ça nous soulage, nous sommes de plus en plus nombreuses mais tout juste pour répondre à… la demande toute aussi croissante… Aussi, messire Gel, si vous voulez bien vous écarter… » expliqua et demanda la fée.
Gel s’écarta légèrement puis plongea sans se faire prier dans le passage que lui avait ouvert cette fée Méride…
Pas de quoi en faire un roman ! A peine un conte, une nouvelle ! Pensa l'oeil-coeur-cerveau qui faisait bouger la plume. Pas si sûr... En même temps que le passage s’était ouvert, la protection s’était évanouie et une autre bulle pu s'engouffrer dans cette autre dimension, prête à happer son attention, à quémander la pointe de la plume...